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Le bouddhisme
Le bouddhisme est originaire du nord-est de l'Inde au 5th C BC la
religion locale était alors le Brahmanisme avec simplement 4 castes, elle
s'est ensuite développée en un système de castes beaucoup plus complexe à la
tête de ces castes étaient les Brahmanes ou moines. Ces Brahmanes
pratiquaient une vie d'ascète, la méditation, et les techniques yoga en
s'isolant du monde extérieur. L'expérience acquise de ces Brahmanes a donné
naissance à une collection de textes sanskrits, les Upanishads, la pratique
pour des yogis de ces concepts mène à la libération du cycle des morts et
renaissances et atteignent le statut de Brahmane.
Beaucoup de ces concepts fondamentaux du Bouddhisme prennent leur origine de
la société Brahmane de cette époque.
Le Bouddha lui-même était l'un de ces yogis ascètes et leurs expériences les
a conduit à l'établissement d'écoles religieuses rivales, le jainisme
protégeant toue créature vivante est l'une de ces écoles, le bouddhisme en
est une autre.
La vie de bouddha est toujours largement débattue mais les dates de 480 à 400
BC sont les plus acceptées. Le bouddha est né prince Siddharta Gautama dans
le royaume de Sakka proche de l'actuelle frontière du Népal. Du fait de ses
origines le nom Sakyamuni "le sage de Sakka" lui a été donné dans
la tradition mahayaniste.
On connaît très peu de sa vie si ce n'est qu'à 29 ans, alors qu'il était
marié et avait un fils, il quitta son royaume, suivit l'enseignement de
grands brahmanes puis mena une vie d'ascète mais à cette vie d'extrême
renonciation il décida une autre voie moins radicale qu'il appela "voie
du milieu". Après avoir atteint l'état de bouddha c'est cette voie issue
de son propre enseignement qu'il enseigna. Les concepts fondamentaux du
bouddhisme son issue de son enseignement et plus tard l'une des écoles
mahayana à laquelle le bouddhisme tibétain appartient est issue de cet enseignement.
Les bases de son enseignement sont qu'il y a une voie du milieu entre une vie
de renonciation poussée à l'extrême et une vie sans retenue. L'enseignement
du Bouddha s'occupe exclusivement de montrer cette voie du milieu ou voie du
salut. Les bases philosophiques de ce chemin sont les quatres saintes
vérités, qui indiquent le domaine de la souffrance, son origine, sa cessation
et le chemin qui conduit à cette cessation, et traitent du karma et de la
renaissance.
Les écritures bouddhiques ont été divisées en Dharma et en Vinayana.
Le Vinayana traite de la discipline monastique, le Dharma de la
doctrine.
L'Abhidharma traite de doctrines plus avancées.
Le Sûtra est un texte formulé par le Bouddha lui-même.
Les bouddhistes ont été nettement divisés quant à la valeur de ces sûtras
postérieurs.
Une fraction, appelée Hînayana ou "Petit véhicule", a
soutenu que des ouvrages composés longtemps après 480 av. JC et non récités
lors du premier Concile qui suivit la mort du Bouddha ne pouvaient être
authentiques, ne pouvaient représenter les propres paroles de Bouddha, et
n'étaient que pure poésie.
L'autre fraction, appelée Mahâyâna ou "Grand véhicule",
a affirmé que ces sûtras, bien que très postérieurs à la mort de Bouddha,
étaient issues de la bouche même de Bouddha.
Une autre division importante est celle entre Sûtra et Sâstra. Si le Sûtra
est un texte qui se proclame formulé par le Bouddha lui-même; il commence
toujours par les mot "j'ai entendu à un certain moment. Le maître
habitait…." Le "je" désigne ici le disciple Ananda ,qui récita
toutes les paroles de Bouddha juste après sa mort. Un Sâstra est un traité
écrit par un auteur connu, qui s'efforce d'être plus systématique que ne sont
les Sûtras ordinaires.
La tradition orale de transmission de ces textes fait que seuls des fragments
de la production littéraire totale des Bouddhistes sont parvenus jusqu'à
nous.
Enfin une troisième fraction, appelée Vajrayana ou Tantrism issue du
développement de l'école Mahâyâna.
Les différentes écoles du bouddhisme issuent de l'enseignement de
Sakyamuni:
Les courants principaux:
La division de base est celle entre Hînayana et Mahâyâna.
Dans le Hînayâna il y a d'abord l'ancienne école de
sagesse qui, deux cents ans environ après le Nirvana de Bouddha, se scinda en
deux branches: dans l'est de l'Inde les Theravadins, qui à présent dominent
encore Ceylan, la Birmanie et le Siam, à l'ouest les Sarvâstivâdins, qui ont
fleuri pendant quinze cents ans, avec Mathurâ, le Gandhâ et le Kashmîr pour
centres. La branche Mâhâsanghita plus libérale, de la tradition Bouddhique se
développa rapidement en une nouvelle tendance appelée Mahâyâna.
Dans le Mahâyâna après environ quatre cents ans apparut différentes
écoles mettant l'accent sur les différents moyens de libération. Les
Mâhâsanghitas, fondé vers 150 AC par Nâgârjuna, attendaient le salut de
l'exercice de la sagesse compris comme une contemplation de la vacuité. Comme
ils formulaient leur doctrine en contraste accusé avec celle de l'Ancienne
école, on parle de la "Nouvelle école de sagesse". Une autre
branche instaurait la foi aux Bouddhas et aux Bodhisattvas et la dévotion en
eux. Une autre branche influencée par la philosophie Sânkhya-Yoga est l'école
Yocâgâra, fondée vers 400 AC par Asanga qui fait reposer le salut sur une
méditation à base d'introspection appelée Yoga.
Enfin le développement du Tantra dans l'hindouisme favorisa la croissance
d'une forme magique du bouddhisme appelée Tantra qui attendait de pratiques
magiques l'illumination totale. Ce courant pris beaucoup d'influence au
Népal, Tibet, Chine, Japon, Java, Sumatra.
D'autres écoles se développèrent par la fusion du Mahâyâna avec des éléments
indigènes. Les plus remarquables sont entre autres en Chine et au Japon,
l'école Ch'an (méditation) et l'Amidisme, au Tibet le Rnyin-ma-pa, qui
absorba beaucoup du Shamanisme indigène.
Comme le Mahayana, l'école Hinayana c'est également
transportée au Tibet (mais aussi Ceylan, Birmanie, Chine, Java, Sumatra).
Si le Mahayana seul a survécu au Tibet et en Chine, c'est parce qu'il était
mieux adapté que le Hînayâna aux populations non indiennes. Par exemple le
roi du Tibet invita vers 750 la secte Hînayâna des Sarvâstivâdins (qui
fleurissaient à cette époque au Kashmîr et en Asie centrale) à s'établir au
Tibet. Mais les masses populaires désiraient une religion imprégnée de magie,
et pour cette raison , les Sarvâstivâdins s'éteignirent rapidement au Tibet.
Le bouddhisme au Tibet
Padma Sambhava, philosophe indien du bouddhisme en prêchant sur son passage
au 8th siècle insuffla le bouddhisme dans l'âme tibétaine. Padma Sambhava
traversa les cols du Cachemire et du Ladakh en passant par le fleuve indus.
Le bouddhisme tibétain est issue du développement de l'école tantrique
indienne et de la religion animiste indigène, la religion des Böns, qui était
une forme de shamanisme magique.
Le bouddhisme ne réussit nullement à s'y substituer. Jusqu'à aujourd'hui,
après mille deux cents ans ou presque de loi bouddhique, la religion Bön
demeure encore une force vitale. Les moines du Tibet ont toujours été strictement
divisés dans leur attitude envers le shamanisme indigène. Certains en ont
absorbé une grande partie, d'autres beaucoup moins. Après 1400 de notre ère
l'école la moins magique, nommée l'église jaune, gagna la prépondérance grâce
aux réformes de Tsong-kha-pa. Nombres de sectes rouges - sectes plus magiques
- continuent d'exister, et le Rnyin-ma-pa représente la branche du Tantra
tibétain qui a cédé plus qu'aucune autre à l'influence du Bönisme.
Au Tibet l'ancienne secte rouge, dont les adhérents portent des robes rouges
au lieu de jaunes, prêchent et pratiquent une doctrine ésotérique qui à
l'origine avait été introduite par le prince indien Padma Sambhava vers 750
ap. J.-C. Padma Sambhava était un faiseur de prodiges qui ne fit au Tibet que
deux courtes visites. Durant les brefs dix-huit mois de son séjour il n'en
exerça pas moins une influence qui se ressent aujourd'hui encore au Tibet, en
dépit du fait que l' Eglise Jaune officielle a combattu sa doctrine pendant
cinq siècles. La raison principale de l'influence durable de Padma Sambhava
semble résider dans le fait que son interprétation du bouddhisme - une forme
de Tantra - est proche du Bönisme, la religion indigène du Tibet. Les adeptes
de Padma Sambhava sont appelés d'ordinaire les Rnyin-ma-pas, littéralement
"Les Anciens".
Le Shamanisme
Si le shamanisme n'est pas une religion, il était toutefois pratiqué par une
majorité de mongols à l'époque de Genghis Khan, maintenant suivit uniquement par une minorité
comme les tribus Tsaataans, Buryats et Dharkads.
Certaines pratiques issues du shamanisme subsistent encore, et la manifestation la plus symbolique
reste l'ovoo, pyramide de pierres, ossements, bois et autres objets plus hétéroclites les uns
que les autres, plâtres, comme offrandes aux dieux, souvent couvert de Khatacs bleues, couleur
à relier au bleu de l'esprit du ciel Tengri.
Le shamanisme est organisé autour du Shaman, femme ou homme, ayant des pouvoirs religieux ou médicals.
Les shamanes vivent traditionnellement isolés et interviennent essentiellement lors de décès
pour accompagner l'esprit des morts dans l'autre monde. Ils peuvent guérir de maladies populations
et animaux. Intermédiaires entre les être humains et les esprits, ils entrent en contact avec ces
derniers lors de transes.
Ils participent aux grands sacrifices d'animaux chaques nouvelles années, trois jours après la nouvelle lune.
Mais le shamanisme a aussi d'étroites relations avec la terre, aussi creuser la terre, couper l'herbe
est profane, c'est pourquoi l'agriculture reste peu pratiquée en Mongolie.
Le Shamanisme a bien survécu aux années de purges car aucune construction, monastère ou autre
aucun livre n'y est rattaché et ne pouvaient être détruits.
Le Shamanisme coexiste pendant plusieurs siècles avec le bouddhisme Mongol avant d'être incorporée
à ce dernier, tout comme la religion animiste Bön de la période pré-bouddhiste du tibet a été
assimilée par le bouddhiste tibétain.
Le troisième Dalaï Lama
Sonam Gyatso, chef spirituel du Tibet est le premier à être appellé Dalaï Lama
par les Mongols, Le Dalaï imposa des changements importants, comme l'interdiction du massacre
des femmes, animaux ou esclaves comme offrandes lors de la mort de chefs guerriers.
Il ordonna la présence d'une image de Gonggor dans chaque yourte.
Les liens entre Mongolie et Tibet
Beaucoup de pèlerins bouddhistes mongols parcourent le long pèlerinage jusqu'à Lhassa depuis
la terre mongole. Une grande partie des textes sacrés bouddhiste ont été traduit en mongol.
La majorité des Jebtsun Lamas sont nés au Tibet et le quatrième Dalaï Lama était Mongol.
Enfin quand les anglais envahissent le Tibet en 1903, le Dalaï Lama fuit en Mongolie et y réside
plusieurs années.
Les lamas réincarnés
Certains lamas renaissent en Mongolie, Le plus important lama réincarné en Mongolie
est le Jebtsun Damba, considéré dans le bouddhisme tibétain comme le troisième lama
de haut rang juste après le Dalaï Lama et le Panchen lama.
Le premier Jebtsun Damba réincarné était Zanabazar au 17ème siécle.
Sous la domination chinoise le bouddhisme en Mongolie gagne en importance, les lamas
réincarnés sont appellés jusqu'à Pékin pour bénir l'empereur. Tous désirent l'indépendance de
la Mongolie aussi en 1911 lorsque l'empire chinois des Qings s'effondre le 8ème Jebtsun Lama
proclame l'indépendance de la Mongolie.
Les purges communistes
Suite à la révolution de 1921, amenant les communistes au pouvoir, ces derniers
prennent conscience de leur impuissance face aux 110.000 lamas représentant alors
un tier de la population mâle répartie dans 700 monastères et controllant plus de 20%
de la richesse nationale.
En 1929 les moyens de subsistance, troupeaux des monastères sont réquisitionnés,
et en 1932 des arrestations et exécutions ont lieu, la rebellion massive des lamas
et de la population mit un terme aux exécutions mais le harcèlement continua.
Les jeunes lamas sont enrolés de force dans l'armée. En 1935, les lamas de haut rang
sont arrêtés. En 1937, des milliers de moines sont arrêtés et jamais retrouvés. Seulement
quatre monastères seront préservés des pillages et de la destruction. Les lamas improductifs
ne sont pas utiles à la politique russe qui veut des ouvriers pour travailler en Sibérie
de plus, célibataires, ils contribuaient à la démographie déclinante, enfin leur pouvoir politique
dérangeait le gouvernement, la religion et ses lamas allaient donc à l'encontre de
la politique russe d'alors qui était la croissance de la démographie et de la production.
Pour ces raisons la pratique religieuse fut interdite en Mongolie jusque dans les années 1990.
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