Les tibétains et leurs chefs spirituels les Dalaï Lamas ont souvent subit l'autorité d'envahisseurs Mongol, Qing, Mandchou, puis les soldats chinois de la révolution et leur indépendance ne se résume qu'aux règnes des septième, treizième et quatorzième Dalaï Lamas cumulant ainsi moins de 60 années d'indépendance en trois siècle.


Histoire du Tibet



 

1374-1695 - Les Dalaï Lamas et l'ascension des Gelugpas
En 1374, à 17 ans TsongKhapa quitte sa maison natale près du Kokonor pour étudier dans le Tibet central avec les écoles bouddhistes les plus importantes. Il devint très vite un éminent professeur et écrivain, mais continue d'étudier avec les plus éminents Lama du moment.
TsongKhapa établi le monastère de Ganden ou il eu une vision de Atisha, L'érudit indien du 11th siècle qui diffusa la seconde vague de bouddhisme au Tibet.
Son enseignement attira beaucoup de disciples qui trouva dans son école beaucoup de traits communs à l'enseignement de Atisha et une alternative aux deux principales écoles Sakyapa et Gelugpa. Ses disciples propagèrent son enseignement en fondant les monastères de Drepung (1416) et Sera (1419). En 1445 un autre monastère, le Tashilumpo à Shigatsé est fondé et le mouvement prend alors de nom de Gelugpa.
Le fondateur du Tashilumpo disciple et neveu de TsongKhapa, Genden Drup qui annonça sa réincarnation au Tibet et donna les signes qui permettraient de la reconnaître sa réincarnation , Genden Gyatso, fut à la tête du monastère de Drepung le plus important à cette époque. Avant la troisième réincarnation du leader Gelugpa, Sonam Gyatso (1543-1588), les Mongols commençaient à s'intéresser au pouvoir grandissant de l'école Gelugpa.
A l'image de l'arrivée des Sakyapa sur la scène politique au 13th siècle, Sonam Gyatso acceptait une invitation à rencontrer l'empereur Mongol Altan Khan près de Kokonor en 1578. C'est à cette rencontre que Sonam Gyatso reçu le titre de Ta-Le (Dalaï), signifiant 'Océan' et sous entendant 'Océan de sagesse', et Sonam Gyatso devint le troisième Dalaï Lama. Les liens entre Mongols et Tibétains furent renforcés à la mort du troisième Dalaï Lama quand sa réincarnation fut retrouvée dans l'un des descendant de l'empereur Althan Khan. L'enfant fut ramené à Lhassa sous escorte armée Mongole, le roi Tsang et le Karmapa du monastère Tsurphu voyaient une menace peser sur leur domination. Les tensions se renforcèrent et le roi Tsang attaqua les monastères de Sera et Drepung en 1611. Le quatrième Dalaï Lama fuit le Tibet central et mourut à 25 ans en 1616 probablement empoisonné. Le successeur du quatrième Dalaï Lama fut très vite découvert.
En 1621 une invasion Mongole est repoussée par la médiation du Panchen Lama du monastère de Tashilumpo et certainement l'aval de certains membres de l'ordre Gelugpa. Mais en 1640 les forces Mongoles écrasent les forces du roi Tsang et remet le pouvoir à l'ordre Gelugpa.

Le cinquième Dalaï Lama.
Le cinquième Dalaï Lama contrairement au leader de l'ordre Sakya pouvait régner en toute indépendance sur le Tibet avec le retrait des mongoles du Tibet le cinquième Dalaï Lama depuis le mont Kalash jusqu'au Kham dans l'est. Il invita des érudits indiens au Tibet fit construire le Potala à Lhassa, le monastère de Labrang dans le Kham. A la mort du Cinquième Dalaï Lama en 1682 sa mort fut caché par le régent en annonçant le début d'une longue méditation, mais en 1695 le secret fut dévoilé et le régent fut obligé de présenter sa réincarnation le sixième Dalaï Lama, qui se souciait très peu du sort du Tibet.

1682 - Mort secrète du 5th Dalaï Lama
Le régent installe après découverte de la supercherie en 1695 le 6th Dalaï Lama.

Intervention Mandchou.
A la chute de la dynastie Chinoise Ming en 1644 les Mandchous du nord profitèrent de cette faiblesse du pouvoir pour s'imposer au Tibet. Cette Mandchou Qing dynastie s'installe pour 250 ans jusqu'en 1912.
En 1705, les Mongoles avec l'accord des Qing et de l'empereur Kang Xi, enlève le 6ème Dalai Lama pour le ramené a Pékin il meurt en route et le prince Mongols Labzhang Khan installe un nouveau 6ème Dalai Lama.

Le règne des envahisseurs.
Mais les tibétains de plus en plus hostiles à la Qing dynastie et les tribus mongoles qui voient aussi le Dalai Lama comme leader spirituel sont hostiles à cette machination et au possible meurtre. En 1717 les mongols Dzungar attaquent Lhassa, tue Lhabzang Khan et dépose le septième Dalaï Lama découvert à Litang (Sichuan) par les tibétains eux mêmes selon les signes donnés par le sixième, sous protection chinoise il demeure à Kumbum. Dans la confusion l'empereur Kang Xi envoie une expédition à Lhassa en 1720 qui repousse les mongols Dzungar et sont accueillis royalement par les tibétains puisqu'ils ramènent le septième Dalaï Lama. L'empereur Kang Xi déclare alors le Tibet comme protectorat Chinois, deux représentants chinois, les Ambans sont installés à Lhassa avec des troupes. Ils régneront sur le Tibet pendant deux cent ans.
Après une succession de crises et l'assassina des ambans l'autorité fut restituée au 7th Dalai Lama qui régna jusqu'à sa mort en 1757.
Les 120 années qui succédèrent sa mort jusqu'à la majorité du 13th DL ne virent que 7 ans de règne sous l'autorité d'un DL. Trois des DL sont mort très jeunes dans des circonstances très suspicieuses seul le 8th DL vécu jusqu'à 45 ans. La dernière intervention chinoise eu lieu lors de l'invasion des Gurkhas du Népal en 1788. La dynastie Mandchou perdra de son autorité au Tibet jusqu'à sa chute en 1911. Mais suite à l'invasion des Gurkhas et la mort du 3rd Panchen Lama en 1780, les anglais soupçonnés d'alliance avec les envahisseurs perdrons tout contact officiel avec le Tibet et la mission anglaise de Shigatsé sera renvoyée, le Tibet sera alors interdit à tous les étrangers.
A la fin du 19th siècle les anglais, qui se voyaient refuser toute mission à Lhassa, apprirent qu'une mission Russe fut acceptée de peur de voir les Russes annexer le Tibet d'autant plus que les Chinois pour une reconnaissance internationale étaient près à céder.
En 1911 une révolution effaça la dynastie Qing en Chine les troupes Qing toujours présentent au Tibet virent les soldats se mutiner contre leurs officiers et hors de Lhassa les tibétains se battirent contre les Mandchous. Avant la fin de 1912 les dernières forces Mandchous seront repoussées hors du Tibet via l'Inde et renvoyées en Chine. En janvier 1913 le 13th DL retourne à Lhassa.

Indépendance du Tibet.
Le nouveau gouvernement chinois rétro-céda son autorité au 13th DL. Le Tibet retrouvait son indépendance pour 38 ans. Le 13th DL pendant son exile en Inde resserra ses liens avec un officiel anglais, Bell conseillé au Sikkim, se qui entraîna d'étroites relations anglo-tibétaines et les anglais jouaient un rôle important dans les relations chino-tibétaines. En 1920 une mission anglaise s'installa à Lhassa sous l'autorité de Bell. Leur relations furent renforcées et le Tibet se modernisa sous les conseils anglais. Ligne télégraphique Lhassa-Shigatsé, usine hydroélectrique à Lhassa, armement, organisation et entraînement de l'armée tibétaine en Inde, école d’enseignement de la langue anglaise à Lhassa. Des géologues anglais réalisaient un état potentiel minier du Tibet à l'invitation du DL.
Mais avec son armée le nouveau gouvernement plus puissant ne subissait plus l'influence des institutions religieuses influentes comme Sera ou Drepung le seul but de ces moines étaient de maintenir un état théocratiques et voyaient d'un mauvais œil la modernisation du Tibet. Les tensions entre le Panchen Lama et le Dalaï Lama, sur l'autonomie du monastère de Tashilumpo et ses propriétés, grandissaient et le Panchen qui jusqu'à lors prenaient les anglais comme médiateur décida de fuir en Chine où il fut garder pendant 14 ans jusqu'à sa mort. En 1933, à la mort du 13th DL, ces périodes de troubles profitèrent aux chinois pour interférer dans la politique du Tibet.

Invasion chinoise.
En 1947, un coup d'état, ébranla Lhassa, connu comme la conspiration de Reting et en 1949, Mao Tsetung à la tête d'une petite armée prend le pouvoir en Chine.

Révolution culturelle – 1950.
L' environnement très rude et les conditions de vie précaires que les tibétains ont toujours enduré, n'est rien comparé au nettoyage culturel infligé par les chinois depuis 1950.
Jusqu'en 1950 le Tibet n'était pas une démocratie libérale mais plutôt une théocracie assez répressive basée sur le servage et les chinois croyaient réellement que l'occupation de ce pays était une mission de salut pour la population.
En effet, jusqu'à la massive rebellion de 1959, l'organisation religieuse, politique et sociale du Tibet était restée intacte.
Le 7 octobre 1950 l'armée de Mao forte de 30000 hommes, envahie le Tibet après la faible résistance des 4000 soldats Tibétains. A Lhassa le gouvernement tibétains en toute précipitation place, le 14th Dalaï Lama âgé alors de 15 ans sur le trône à la place du régent mais ne changea rien à l'issue de cette guerre. L'inefficacité de l'ONU fut tout aussi ineffective, les anglais et les indiens habituellement amis du Tibet ont convaincu l'ONU de ne pas débattre sur l'issue du Tibet de peur des réactions chinoises.
Les chinois envoyèrent de plus en plus de troupes au Tibet central et déjà les bruits de massacres et d'endoctrinement commencèrent à filtrer depuis le Kham dans l'est du Tibet.
Le DL fut invité à Pékin où il s'entendit dire que toute religion devaient être éradiquée de la chine . En 1956 une commission préparatoire pour la région autonome du Tibet fut établie Bien que conduite par le Dalaï Lama la plupart des sièges étaient tenus par des tibétains à la solde des chinois, le pouvoir réel était tenu par le partis communiste chinois au Tibet sans aucun représentant tibétain. Des révoltes éclatèrent en Kham et Amdo (avec le support de la CIA) et des protestation eurent lieu au Tibet central.
Le Dalaï Lama retourna à Lhassa après un Voyage en Inde pour célébrer le 2500th anniversaire de la naissance de bouddha il était évident que des révoltes éclateraient au Tibet qui entraîneraient une répression encore plus grande.

Fuite du Dalai Lama.
En 1959, la nouvelle année rassemblant beaucoup de tibétains à Lhassa, était célébrée par un spectacle de danse pour les soldats chinois où le DL était invité à y participer sans ses gardes du corps. Il accepta l'invitation pour éviter toutes nouvelles offenses La nouvelle filtra et les tibétains entourèrent le Norbulinka pour protéger le DL, le DL annula sa visite à la base militaire dans le même temps les rues de Lhassa se gonflaient de soldats tibétains qui avaient quitté leur costume de l'armée chinoise et commençaient à montrer les armes . Un groupe de ministres déclara, nul l'accord chino-tibétain qui leur fut imposé et refusait l'autorité chinoise. Pour éviter toute effusion de sang le DL essaya de pactiser avec les chinois et même offrit de se remettre au autorité chinoise mais la réponse fut un attenta au sein même du Norbulinka . Il était évident que  la seule issue était la fuite du DL, qui quitta le Norbulinka déguisé en soldat et arriva en Inde quatorze jours plus tard.

La population en 1959.
En dehors des chinois on retrouve beaucoup de népalais qui tiennent un grand nombre de boutiques au Barkhor.
Ils vivent souvent seuls à Lhassa et une fois fortune faite rejoignent leur famille au Népal contrairement aux chinois qui épousent des tibétaines et s'installent définitivement.
Les soldats Népalais sont les rares à oser pêcher alors que le gouvernement tibétain l'interdit.
Un important noyau de la population est musulmane . Possédant leur mosquée, ils sont libres de pratiquer leur religion. Originaires des Indes (Cachemire) ils se sont complètement assimilés, les premiers arrivés exigèrent que leur épouses indigènes se convertissent à l'islamisme. Mais le gouvernement intervint et décréta que ces tibétaines seraient autorisées à épouser un musulman mais conserveraient leur religion, depuis les femmes de cette communauté ont conservé leur costume traditionnel le tablier multicolore à bandes horizontales. Le voile est resté symbolique par contre les hommes portent des fez et des turbans . Commerçant en majorité, les musulmans entretiennent des relations suivies avec les indes et surtout le Cachemire.
Les différents groupe ethniques qui forment la population de la capitale.
Les Ladakhis, Bhoutanais, Mongols, Sikkimois, Kazaks et divers tribus comme celle des Hui-Hui, musulmans chinois de la province de Kuku-Nor ils règnent sur les abattoirs situés à la périphérie de Lhassa, guère appréciés par les tibétains car tuer des animaux est contraire aux prescription bouddhiques, ils possèdent leur mosquée.
(origines H.H).

Affrontement de 1959 à Lhassa.
Le lendemain de la fuite du DL les chinois et les tibétains s'affrontèrent, le 20 mars 1959, les chinois tuèrent des centaines de tibétains autour du Norbulinka et découvrirent que le DL avait fuit. Ils bombardèrent le Potala, Sera et le collège de médecine sur Charpo RI.
Plusieurs milliers de tibétains se sont réfugiés à l'intérieur du Jokhang lequel à été également bombardé par les Chinois, plusieurs milliers de tibétains ont été retrouvés mort dans les rues de Lhassa.
Le socialisme sur le toit du monde.
L'incarcération de milliers de moines, à qui il était demandé de quitter leur robe pourpre, les pèlerins étaient  interdit de faire des offrandes dans les monastères, ces derniers étaient pillés, les écritures bouddhiques furent brûlées. Les chinois obligèrent les fermiers tibétains à cultiver farine et riz céréales inadaptées à cette altitude. Ce qui entraîna la famine et la mort de 70 milles tibétains. En septembre 1961 même le Panchen Lama commença à protester et adressa une longue lettre à Mao se plaignant des conditions de vie des tibétains, réclama l'arrêt des destruction des monastères, et une plus grande liberté religieuse, il disparaîtra pendant dix ans dans une prison de haute sécurité.

1959 - Massive rebellion.
Le Tibet communiste d'après 1959, a été sujet au désastre qu'était la révolution culturelle. Environ 1.2 million de morts sont attribuables à la 'libération', 100,000 tibétains sont partis en exile (incluant le Dalaï Lama à Dharamsala en Inde).
Le nombre de monastères étaient réduit de 1600 à environ dix, les moines étaient exécutés ou envoyés pour travailler dans les champs ou dans les camps de travail, l'économie, après la réforme des terres, était totalement désorganisée.
Le premier septembre 1965 aucun obstacle ne subsiste et les chinois établissent la région autonome du Tibet.

1965 - Région Autonome du Tibet (TAR).
Depuis 1965, comprend les régions de U (Lhasa), Tsang (Shigatsé), le western tibet (ou Ngari) et le Chang-tang plaine de haute altitude au nord.
Des tibétains régissent cette région sous le contrôle chinois. Attention aux écarts.

1987 - Manifestation à Lhassa.
Entraîne une série d'arrestations parmi les moines et l'arrêt du tourisme individuel au Tibet (TAR)

La population aujourd'hui.
Officiellement c'est 2.3 millions d'habitant sans compter les soldats et les immigrants chinois han.
Ce serait 4.6 millions en réalité d'origine ethnique tibétaine en ajoutant les provinces annexées du Sichuan (ancien Kham), et Qinhai (Amdo), dont 100000 exilé en Inde, US, Europe.
C'était près de 6 millions d’habitants avant 1959 (1,3 millions auraient disparu depuis 1959).

Situation en 2000.
Le Dalaï Lama continue d'être vénéré par les tibétains, nommé prix Nobel de la paix en 1989 il attira la lumière et la sympathie de la part de l'occident pour le calvaire subit par les tibétains.
Malheureusement le potentiel du marché chinois, empêche les leaders de faire pression pour l'indépendance du Tibet. Le 14 th Dalai Lama réclame une réelle autonomie avec le retour de son gouvernement toujours en exile.
Le Dalaï Lama et son gouvernement en Inde sont toujours en désaccord avec les chinois sur la réincarnation du Panchen Lama.
Le plus jeune prisonnier politique, 11 ans, est toujours retenu dans les prisons chinoises. 615 prisonniers politiques seraient encore enfermés au Tibet. En 1999 le 17ème Karmapa, chef de l'école spirituelle des Kagyupas s'enfuit du Tibet ( voir les news ) et rejoint le Dalaï Lama à Dharamsala.

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