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La santé au Tibet et en haute montagne




La Santé en voyage au Tibet.
Le mal des montagnes.
Altitude des villes, routes et cols.

En plus des précautions habituelles en voyage, la principale mise en garde au Tibet concerne le mal des montagnes (Accute Montagne Sickness en anglais - AMS). Si vous passer par le Népal vous obtiendrez de nombreux booklets à l'office de tourisme ou dans les agences organisant des treks traitant le sujet. Néanmoins essayons de rappeler les principales règles à suivre, les symptômes et comment réagir face au mal des montagnes.


AMS - Les symptômes

L'altitude est un environnement hostile pour l'homme. La contrainte la plus sévère pour les randonneurs et alpinistes est l'hypoxie, provoquée par la diminution de l'oxygène.
Les effets, les maux de têtes, nausées , insomnies, vertiges, pertes d'appétit, peuvent se ressentir des deux milles mètres, au delà en haute altitude peuvent apparaître des oedèmes localisés du visage, des yeux et des mains. Si le séjour se prolonge le mal aigu des montagnes peut se transformer en oèdème pulmonaire ou cérébral, mettant la vie en danger.
Quelques conséquences physiologiques de l'hypoxie
  • En altitude le flux sanguin augmente dans le cerveau , de sorte que du liquide s'y accumule; la pression qui augmente provoque des mots de tête et des troubles du comportement.
  • A des altitudes supérieures à 4500 mètres, les veines et les artères de la rétine doublent de volume, et de petites hémoragies surviennent.
  • AMS - Les règles

    Les expèriences vécues par les grimpeurs ont été confrontées aux observations physiologiques faites au cours d'expéditions scientique médicales comme celles que l'ARPE (Association pour la Recherche en Physiologie de l'Environnement) a organisées en 1981 (Numbur Peak) et en 1985 (l'Annapurna IV). Ces recherches ont amenés les scientifiques à proposer trois règles simples pour optimiser l'adaptation et les performances des alpinistes. La première règle concerne aussi les randonneurs et voyageurs au Tibet.
    • La première, "ne pas monter trop vite, trop haut" est absolument nécessaire en début de séjour, alors que l'acclimatation ne s'est pas encore développée ; au-delà de 3500 mètres , il faut se limiter à moins de 400 mètres par nuit en moyenne, entre deux jours consécutifs. Un exemple,: si la première nuit est passée à 3500 mètres et la deuxième à 4000 mètres, la troisième nuit devra être passée à 4300 mètres ; mais si la première nuit est passée à 3500 mètres et la deuxième à 4300 mètres, la troisième nuit devra être passée à 4300 mètres également. La montée en dent de scie peut être favorable à l'acclimatation, à condition qu'elle ne s'accompagne pas d'effort excessif: dans notre exemple, entre la première et la deuxième nuit, on pourra passer un col à 4500 mètres puis redescendre dormir à 4000 mètres. En revanche, monter le col en courant ou escalader "une petite butte" culminant à 5000 mètres ne rajoutera rien et fatiguera inutilement. A chacun d'adapter son effort à ce qu'il ressent de son degré d'acclimatation : absence de maux de tête, bon appétit, sommeil régulier (tout en se méfiant de "l'euphorie" , lors de l'arrivée en altitude).
    • La deuxième règle concerne plus les alpinistes, "monter suffisament haut pour s'acclimater": cette règle concerne essentiellement le choix (qui n'est pas toujours possible) de l'altitude du camp de base. Selon l'objectif visé, il sera nécessaire d'établir un "camp d'acclimatation", éventuellement différent du camp de base, à une altitude suffisante. Pour un sommet d'altitude supèrieure à 7000 mètres, l'altitude pour ce camp se situe entre 4800 mètres et 5200 mètres. L'organisme a besoin d'avoir été confronté à une altitude suffisante pour stimuler ses mécanismes de défense contre le manque d'oxygène. Un séjour d'acclimatation prolongé à 4300 mètres ne sera pas favorable à une bonne performance pour tenter l'ascension d'un sommet à 8000 mètres. De même pour un tel sommet, il semble nécessaire d'avoir passé une ou plusieurs nuits au-delà des 6000 mètres avant de passer à "l'assaut" à moins que cette ascension ne se fasse en un aller et retour camp de base-sommet-camp de base sans nuit en haute altitude ... ce n'est donc pas pour le commun des escaladeurs- alpinistes et encore moins des voyageurs!
    • Troisième règle; "Ne pas rester trop haut, trop longtemps". L'homme n'est pas fait pour vivre au-delà de 5500 mètres. D'ailleurs personne ne le fait. L'organisme se dégrade de façon irrémédiable au-delà de cette altitude d'autant plus vite que l'on réalise des efforts intenses. La prise d'aliments et surtout de boissons y est insuffisante, compte tenu des pertes hydriques importantes. Enfin pour information, il est possible , comme en témoigne les études réalisées par l'équipe de J. West, que le cerveau de sujets ayant séjournés longtemps au-delà de 8000 mètres souffre du manque d'oxygène. Pour éviter ce risque, le nombre de nuits passées au-delà de 6000 mètres doit être limité à huit, dont quatre consécutives sans redescente à une altitude inférieure.

    AMS - Les sujets à risques

    Les réponses physiologiques à l'hypoxie Pour maintenir une activité normale, c'est à dire assurer une consommation suffisante d'oxygène, l'organisme s'adapte au moyen d'un ensemble de mécanismes compensateurs. certaines de ces réponses sont très rapides, quasi instantanées; d'autres mettent plusieurs semaines à se développer. La réaction immédiate de l'organisme consiste à accélérer la ventilation pulmonaire et le débit de sang pompé par le coeur. Il s'agit d'un réflexe mis en jeu par la stimulation de récepteurs sensibles au manque d'oxygène, les "chémorécepteurs", situés dans les vaisseaux (artères carotides) qui irriguent le cerveau, organe qui souffre le plus du manque d'oxygène. Une baisse de la pression d'oxygène est ainsi détectée par l'organisme, la sensibilité de ces récepteurs varient selon les personnes. Certains sujets réagissent mal à l'altitude, parce que leurs récepteurs ont une faible sensibilité à l'hypoxie: ils développerons plus facilement le mal aigu des montagnes syndrôme fréquent au-delà des 3500 mètres. Chacun est sujet au mal aigu des montagnes ; chez cinquante pour cent des personnes, les symptômes sont très nets, mais un à deux pour cent seulement risquent des conséquences graves (oedème pulmonaire ou cérébral). Une méthode sophistiquée a été élaborée pour détecter ces sujets "à risque", avant leur départ pour une expédition en haute altitude (ils devront alors veiller à leur adaptation qui devra être particulièrement progressive). Cette méthode permet de simuler l'altitude en faisant inhaler un mélange de gaz appauvri en oxygène. Ainsi un mélange à 11,5 pour cent d'oxygène (au lieu de 21 pour cent dans l'air normal) donnera une pression d'oxygène équivalent à l'altitude du Mont Blanc. Les résultats du test sont probants quand le sujet effectue un exercice physique: le manque d'oxygène se traduit par des variations franches de la ventilation ou du rythme cardiaque. Exercice sur une bicyclette ergométrique simulé à deux altitudes différentes (niveau de la mer et à 4800 m). Trois paramètres sont comparés dans les deux situations, la ventilation, la fréquence cardiaque et la saturation en oxygène du sang. Il en ressort une différence significative entre les sujets souffrant peu du mal des montagnes et ceux qui ont des difficultés à s'acclimater en altitude. Chez un sujet qui "réagit bien" à l'hypoxie, la ventilation et la fréquence cardiaque augmentent nettement et la saturation en oxygène diminue peu. Cette méthode sophistiquée n'est malheureusement pas accessible au commun des voyageurs.
    La performance en altitude L'organisme du randonneur en haute altitude devra non seulement s'acclimater, mais également réaliser des efforts prolongés. Un séjour en altitude se décompose en quatre phases biologiques successives dont la durée relative dépend essentiellement de l'altitude. Il est possible de schématiser cette évolution en caractérisant un sujet par des signes de "maladaptation" qu'il développe en fonction de l'altitude, c'est à dire son incapacité à effectuer un exercice déterminé. La première phase , la phase blanche, dure de quatre à huit heures : l'hyperventilation et la tachycardie commencent à se développer, mais aucun signe anormal du mal aigu des montagnes n'apparaît encore. La phase d'acclimatation qui lui succède, se prolonge quelques jours pendant lesquels les symptômes de mal aigu des montagnes limitent la performance des individus: La troisième phase d'acclimatement dure une à quatre semaines: c'est la phase optimale où la polyglobulie d'altitude remplace progressivement la tachycardie initiale. Les signes du mal des montagnes ont disparu. L'organisme est acclimaté et encore performant: c'est dans cette période que l'alpiniste peut effectuer son ascension et le voyageur réaliser des randonnées de longue haleine. Finalement la phase de dégradation. La prolongation du séjour en très haute altitude entraîne une baisse des performances.
    La performance physique d'un sportif est évalué par des tests explorant les divers aspects du métabolisme énergétique. Tout exercice musculaire met en jeu deux voies métaboliques: le métabolisme aérobie, c'est à dire consommant de l'oxygène, est utilisé pour les exercices de longue durée et d'intensité faible ou moyenne; le métabolisme anaérobie , utilisant les réserves énergétiques disponible du muscle sans consommer d'oxygène, est mis en jeu dans les exercices de courtes durée (de quelques secondes à quelques minutes) et de forte intensité. Il est clair que pour la randonnée ou l'alpinisme en haute altitude, la principale voie métabolique utilisée est la voie aérobie, fournissant l'énergie nécessaire à une marche ou une ascension de plusieurs heures, répétée sur plusieurs jours. La puissance de cette voie métabolique est appréciée par la mesure de la consommation maximale d'oxygène, la "VO² max", au cours d'une épreuve d'effort maximale sur une bicyclette ergométrique ou un tapis roulant. Comme elle utilise le carburant oxygène, la voie aérobie va être limitée en altitude. Ainsi la VO2 max diminue linéairement avec l'altitude à partir de 3000 mètres: au sommet du Mont Blanc, il ne reste plus à l'alpiniste que 70 pour cent de sa puissance du niveau de la mer et, au sommet de l'Everest, il n'en reste plus que dix à vingt pour cent !
    En 1986, une expérience de 40 jours en caisson de décompression a permis à une équipe américaine, dirigée par Charles Houston, un des pionniers de la médecine d'altitude, de suivre des volontaires jusqu'à une altitude simulée de 8848 mètres. La consommation maximale d'oxygène des sujets est passée de 5 litres par minute au niveau de la mer, à un litre par minute au sommet de l'Everest.
    Des conséquences pratiques découlent de cette constatation: les sujets ayant la meilleure VO2 max au niveau de la mer devraient être les plus performants en haute altitude. Mais s'il a été effectivement observé, entre 1984 et 1987, chez 134 alpinistes partant en expédition, une corrélation entre ce paramètre et l'altitude maximale qu'ils ont atteint au cours de l'expédition, les choses ne sont pas si simples car la susceptibilité au mal des montagnes n'est aucunement liée à la VO2 max. Des sportifs très entraînés peuvent souffrir de violents maux de tête et être incapables de dépasser 5000 mètres d'altitude. En revanche parmi ceux qui auront réussi à s'acclimater, les grimpeurs possédant la meilleure puissance aérobie (la meilleur VO2 max) seront les plus à l'aise en haute altitude. En conclusion pour les voyageurs ne connaîssant pas leur réaction en haute altitude la plus grande prudence s'impose et le principe d'une acclimatation très progressive est le plus adapté. Si vous avez le temps, l'arrivée directement en avion à plus de 3500 mètres n'est pas la meilleure approche et peu gacher un peu votre voyage par des difficultés d'adaptations à un changement trop rapide, difficultés qui ne seraient peut-être pas rencontrées en montant progressivement en altitude, un intérêt supplémentaire donc à arriver par la route. Conclusion en montagne voyagez encore plus lentement.

    Nos remerciements à Caroline - professeur de biologie à l'Institut National des Jeunes Aveugles - pour sa contribution à la rédaction de ce paragraphe

    Trousse de premiers soins

    Etant donné l'isolement de certaines régions à plusieurs jours de tout centre de soins la trousse médicale s'avère indispensable. Non seulement elle est utile pour vous même mais vous pouvez également soigner les blessures des habitants du coins - dépourvus de toute pharmacie personnelle - comme nous l'avons fait pour un enfant au Tibet qui s'était blessé avec un verre au lac Nam-Tso (lorsque vous voyez le père faire un pansement vous vous rendez compte que vos simples habitudes d'hygiènes font de vous une infirmière chevronnée pour réaliser un pansement avec un peu d'alcool, des compresses et une bande).

    Vaccinations

    Concernant le Tibet voyez avec un médecin, les vaccinations indispensables qui varient en fonction de votre façon de voyager mais aussi des endroits où vous passez pour y accéder (Népal ou Chine). Les vaccinations recommandées sont les suivantes (liste à titre indicatif il est préférable de consulter un organisme spécialisé dans le domaine des maladies tropicales comme: l'Institut Pasteur, l'Hopital Bichat à Paris, Air France à l'aérogare des invalides, le CHU_ Rouen...)

    Liste des vaccins recommandés (aucun vaccin obligatoire pour le Tibet):
    • Hépatite A
    • Polio
    • Tétanos et diphtérie
    • La fièvre Typhoïde
    • La Rage
    • Le paludisme
      Il n'y a pas de risques de contracter la malaria au Tibet mais selon votre parcours pour y venir (par le Népal) vous pouvez y être exposé.


    Sites internet sur la SANTE