Parcours
KatmandouKatmandou, capitale du Népal, arrivée au moment de la mousson nous voyons la
vallée mais déjà des cumulo-nimbus annoncent une après-midi avec
sûrement quelques heures de forte pluie, à l'aéroport une chaleur humide
nous tombe dessus dès la sortie de l'avion. Ayant déjà nos passeports
avec le visa tout se fait très vite, changement de quelques dollars
en roupies Népalaises, récupération des sacs, et en quelques minutes,
(rien à voir avec l'attente interminable à l'aéroport de Rangoon)
nous voici face aux premiers rabatteurs travaillant pour les hôtels
à Katmandou.... deux jours de découverte ou redécouverte...
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Frontière Népalaise
La route de Katmandou à la frontière
Cinq heures trente du matin
réveil rapide, impossible de sortir de l'hôtel en effet
il boucle l'entrée avec un rideau de fer. Etant dans l'annexe
de l'hôtel nos appels ont du mal à parvenir jusqu'au hall
d'entrée où dorment les jeunes qui s'occupe de la surveillance
durant la nuit. Six heures du matin enfin « libérés »,
nous prenons un trishaw qui nous conduit à l'est de Thamel
près de l'office d'immigration pour monter dans un bus.
Départ vers Kodari par l'Arniko
Highway (Friend Ship Highway). Un bus, deux camions,
une jeep, une dizaine de kilomètres à pied, et une rivière déchaînée
passée en équilibre sur un troncs d'arbre soit 12 heures
après le départ au petit matin nous débarquons au poste frontière népalais
de Kodari, là simple formalité nous sortons du Népal aussi simplement
que nous y sommes entrés. Alors que nous attendons nos
passeports la mousson nous rappel à son bon souvenir, nous
quittons le poste frontière Népalais sous la pluie et traversons
le pont, le "Friendship Bridge", ne regardant
que nos pieds pour nous protéger de la pluie. De l'autre côté un camion
contre 1 dollars nous emmène jusqu'au poste frontière chinois,
lequel lorsque nous arrivons est fermé, ses horaires d'ouvertures
étant 9-19 heures. A notre grande surprise et avec l'autorisation
des militaires de gardes nous passons
devant le poste frontière et rentrons en Chine pour dormir à Zanghmu
et ne revenir que le lendemain.
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Zanghmu
Pour trouver un hôtel tibétain à Zanghmu, sous la pluie, l'affaire est plutôt comique
personne ne parlant anglais nous sommes obligés de mimer notre recherche d’un toit pour la nuit,
un tibétain comprend enfin ce que nous recherchons et nous conduit
dans un dédale de rues jusqu'à une maison, comprenant cinq chambres,
sur les hauts de Zanghmu.
Le lendemain matin suivant, retour
au poste frontière puis demi-tour pour passer la douane (dans le bon sens) ce qui se fait
sans encombre, il faut ensuite
s'affranchir d'un "droit de visite" supplémentaire
de 13 dollars, puis vient la longue attente au poste du
CITS lequel délivre le fameux permis et un moyen de transport
une jeep pour la somme de 130 dollars (le prix variant suivant
l'offre et la demande). Dans notre cas nous avons fait la
route de Katmandou à Zanghmu avec deux français qui ne sont jamais
passés, en effet les militaires à la douane ont tamponné leur visa
et les ont laissé continuer leur chemin, le CITS a décidé de rejeter
la compagne de notre amis français car si elle possédait un passeport
diplomatique, en contre partie elle ne possédait aucune patience
vis à vis de l'administration chinoise qui était étonnée de voir
arriver en touriste individuel un membre d'une ambassade. Après
trois heures de dures négociations nous décidions de poursuivre
notre route sans eux et sommes partis avec un permis sur lequel
figuraient au moins nos deux noms, le reste était parfaitement illisible
ignorant tout de la langue chinoise. Une fois dans la jeep, nous
faisons connaissance avec un chinois parlant japonais mais l'anglais, il se présente comme un
employé de la compagnie propriétaire de la jeep, un chauffeur tibétains
parlant chinois mais pas l'anglais et enfin pour faire le lien linguistique,
deux japonaises dont l'une parle trois mots d'anglais, les dialogues seront donc
épiques et parfois trois explications sont utiles pour être sûr
de se comprendre.
La jeep démarre, il reste alors 730 km à parcourir jusqu'à Lhassa
dont un premier col à 5150 mètres dans 40 km.
Nous quittons les dernières vallées
encore tropicales, les forêts de rhododendrons font placent
aux conifères, puis aux deserts minéraux de l'Himalaya
où seuls se dressent des chortens et des drapeaux de prières.
Shigatsé
Arrivée à Shigatsé ville du Panchen Lama où son monastère,
le Tashilumpo, est l'un des rares monastères à ne
pas avoir subit de dégradation pendant la révolution culturelle.
Shigatsé se sont de longues soirées, au rythme des aboiements
des nombreux chiens. Une légende dit que ces chiens sont
des réincarnations de moines ayant subit un mauvais karma,
peut-être est-ce parce qu'ils traînent près des entrées
des monastères. Nous arrivons à une première guesthouse
Ochart hôtel, un groupe de français de Nouvelles Frontières
a déjà investis la place et ils sont nombreux donc plus
de place dans cette hôtel. Finalement nous trouvons une
chambre sur la terrasse du Tenzin hôtel, ambiance voyageurs.
Nous retrouvons une guide norvégienne déjà croisée un an
et demi plus tôt en Birmanie sur le bateau assurant la liaison
Mandalay - Pagan. Cet été elle emmène un groupe de sept
personnes de Islamabad à Katmandou via la Karakorum, Kachgar,
Ali, Lhassa et Shigatsé, beau périple que nous aimerions effectuer un
jour prochain...
Nous partons à la recherche d'un restaurant dans les rues
sombres pas grand chose d'éclairé la fatigue aidant nous
interrogeons les locaux pour un restaurant et nous retrouvons
dans le premier qui nous est indiqué. Nous voyons notre
commande se préparer à partir de produit frais dans la cuisine
derrière nous.
Le lendemain nous partons pour le monastère du Tashilumpo
associé à l'ordre Gelugpa l'un des six grands monastères
Gelugpa avec Drepung, Sera, Ganden, à Lhassa et Kumbum et
Labrang en Amdo.
C’est aussi le plus grand monastère existant et fonctionnant
encore, construit en 1447 par un disciple de Tsongkhapa,
Genden Drup qui fut ensuite appelé le 1st Dalai Lama et
inhumé au Tashilumpo.
Genden Drup était un neveu de Tsong Khapa et peu avant sa
mort il annonça qu'il serait réincarné et donna à ses successeurs
les signes qui permettraient de reconnaître sa réincarnation.
Malgré sont association avec le 1st DL ce monastère était
loin des affaires de l'ordre Gelugpa et fait partie de l'école
du Panchen Lama second chef spirituel après le DL.
Beaucoup de disputes entre l'ordre Gelugpa des DL et la
lignée des Panchen Lama sur l'autonomie du monastère Tashilumpo.
Les chinois profitaient de ces tensions. En 1920 une dispute
entre le 9th Panchen et le 13th Dalaï Lama sur les taxes
et l'autonomie du monastère a causé l'envol du Panchen pour
la Chine….. Qui n'est jamais revenu au Tibet. Le 10th Panchen
Lama était gardé à Pékin et est très peu venu à Shigatsé.,
Il est mort en 1989. Le monastère, siège du Panchen Lama,
est resté intacte durant la révolution culturelle.
Départ
de Shigatsé: 4éme jour : A peine sortit de Shigatsé
nous voici en panne, mais contrairement aux jours précédents
la voiture ne démarre plus, finalement nous ne partirons
qu'à 15 heures. . En attendant nous retournons sur nos pas
pour entrer dans le premier restaurant venu, tenu par un chinois
nous investissons les cuisines pour
passer notre commande car leur menu est en chinois. A chaque
légume pointé du doigt nous aurons l'équivalent d'un plat
pour quatre personnes nous nous retrouvons donc avec une
table recouverte de six ou sept plats plus remplis les un
que les autres. Lorsque nous retournons à la jeep le carburateur
est remonté et se sont les derniers réglages.
Nous longeons maintenant le Yarlung Tsangpo depuis
une bonne heure ce fleuve long de 2900 kilomètres, que l'on
appelle Brahmapoutre une fois en Inde. Ces eaux se jettent
dans le golf de Bengale après s'être mélangées à celles
du Gange. Dans quelques heures nous arriverons à Lhassa,
moment très attendu, satisfait de pouvoir voyager à l'intérieur
du Tibet en liberté, même si celle-ci est toute relative
nous le constaterons par la suite. A la croisée d'un village
au beau milieu de la plaine, nous faisons une pause, village
tibétain dont les maisons ont leurs pierres apparentes cette
fois-ci mais toujours avec les toits plat chargés de céréales.
Des enfants nous voient approcher et nous entourent et voyant
Emmanuelle avec un appareil photo ils se mettent à regarder
au travers de l'objectif , ils veulent une photo, que nous
nous empressons de faire, nous nous attendons à ce qu'ils
réclament quelque chose en retour mais ils refuserons même
les biscuits que nous étions en train de manger en arrivant.
La route est encore longue, et alors que nous sommes repartis
elle est, une fois de plus, coupée, un pont passage obligé
de cette route dont la dalle de un mètre d’épaisseur et
plus de vingt mètres de long est effondré brisé en deux,
seuls les 4x4 arrivent à passer dans le lit de la rivière
profond d'une soixantaine de centimètres, Le chauffeur s'engage
très volontairement dans l'eau en ayant pris soins semble
t-il de se renseigner sur la profondeur.
Alors que la lumière baisse nettement, nous entrons dans
Lhassa, la périphérie ne ressemble pas du tout à ce que
nous attendions, des maisons en béton d'un ou deux étages
qui n'ont rien de typiques, aurions nous déjà vue ce qu'il
y a de plus intéressant, notre première vision pour cette
ville que nous voulions absolument voir est plutôt décevante.
Mais nous arrivons très vite au cœur de Lhassa, où nous
découvrons un centre animé qui malgré le temps a gardé son
authenticité et son caractère tibétain.
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Lhassa
Si un quartier dans cette ville mérite le détour c'est bien
le Barkor coeur spirituel de Lhassa elle même cœur
spirituel du Tibet. Se promener dans les ruelles du Barkor
autour du Jokang est un véritable saut dans le passé. Notre
première vision, tant attendue du Potala, situé 3
km plus à l'ouest du Barkor devra attendre le lendemain,
notre première vision sera depuis la grande rue à la sortie
de l’hôtel, mais nous attendrons quelques heures de plus
pour découvrir depuis la terrasse du Jokhang ce véritable
palais jonché sur une colline de 130 mètres Chapo Ri, il
a abrité les gouvernements successifs durant l'hiver jusquà
l'exil du 14th Dalaï Lama en 1959. Mais revenons au Jokhang
le plus ancien monastère de Lhassa et certainement le plus
vénéré au Tibet, des pèlerins des contrées
les plus reculées du Tchang Tang et d’Amdo ou du Kham viennent
y prier après avoir parcourut des centaines de kilomètres.
La circombulation autour du monastère de ces hommes et femmes
est impressionante, ont pourrait les croires venus d'un
autre temps rien chez ces gens ne laisse transparaître
les temps modernes auxquels ils appartiennent malgré
eux, costumes typiques pour ces hommes et ces femmes, elles
portent des coiffures arrangées avec des turquoises.
Pendant leurs
tours innombrables autour du Jokang elles font tourner leur
moulin à prières.
Dans la première
cour intérieure des centaines de chömay, ces
bougies au beurre de yack, se consumment comme offrandes
aux dieux de la part des pélerins pénétrant
le monastère, à côté deux moines
nettoient constamment les derniers bougeoirs ayant achevés
de se consummer. Nous poursuivons notre visite par le tour
intèrieur du jokang où des centaines de moulins
à prières sont alignés de chaque côté
du couloir, une tibétaine nous arrête et réclame
une photo du Dalaï Lama, malheureusement nous n'en
n'avons aucune dans notre sac, celles que nous avons emmené
de France sont restées dans la chambre de l'hôtel.
Nous passons dans les pièces intèrieures du
monastère oû est abritée une image du
bouddha Jowo Sakyammuni, qui fut cachée et préservée
par les moines durant la révolution culturelle. Cette
image était la dote de la princesse chinoise Wencheng
au roi Songtsen Gampo. Malgré l'interdiction un touriste
prendra de multiples photos au flash (un français).
Enfin nous montons vers la cour des débats, puis
poursuivons sur la terrasse où le spectacle saisissant
du Potala perché sur une colline nous surprend, nous
l'apercevons entre la roue de Dharma et l'un des deux gardiens
du temple recouverts d'or. Moment très attendu avec
le sentiment d'avoir déjà réussit une
partie importante de notre voyage.
Nous resterons
une bonne partie de l'après midi à apprécier
le spectacle et à regarder les pèlerins à
l'extèrieur du monastère sur la place du Barkor.
Malheureusement des hauts parleurs placés de part
et d'autres de la place diffuserons de la musique chinoise
venant interrompre la quiétude
de ce lieu emprunt de magie, malgré le bruit important
un moine reste impassible et continu de méditer en
admirant le Potala. A partir de dix-huit heures nous observerons
les moines sortirent dans la cour du premier étage
pour commencer leurs débats par groupes de quatre
ou cinq moines l'un d'eux exposant ses idées aux
autres et ponctuant ces affirmations en frappant dans ces
mains.
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Samyé
Samyé à
150 km à l'est de Lhassa, pour les voyageurs individuels
cette région n'est accessible qu'avec un permis disponible soit à Shigatsé soit
à Zetang ce que nous avons appris, un peu tard , le jour
de notre arrivée. Mercredi matin, réveil à six heures pour
prendre un hypothétique bus pour Nam-Tso en effet d'après
ce que nous avons pu récolter comme information, le bus
pour Nam-Tso par vers sept heures et s'arrête devant le
Kirey Hotel, nous attendons donc tous les quatres, avec
Debora et Adi, le couple Israëlo-italien que nous avons
retrouvé la veille au soir au diner. Malgré leur dextérité
à s'exprimer en chinois, notre détermination à partir ce
matin là pour Nam-Tso sera vaine, nous voyons les bus défilés
mais tout le monde nous explique qu'il est impossible pour
nous touristes de monter dans ceux-ci. Après une bonne heure
d'attente nous partons pour la gare routière et n'obtiendrons
aucun billet. Un tibétain nous explique qu'aucun billet
ne peut être vendu aux étrangers et que le seul moyen d'avoir
un bus est peut être au centre de Lhassa au Barkor,
mais là même problème, les conducteurs répètent qu'il leur
est interdit de nous emmener, voilà déjà une heure et demie
que nous essayons c'est alors que nous entendons un chauffeur
proposer des places pour Samyé, voilà comment nous partons
dans une toute autre direction, plein est, le long du Brahmapoutre.
Je passerais deux heures à bord d'un bus avec un tibetain
qui a déjà bien bu malgré l'heure matinale, il passe son temps à me montrer les mêmes photos de sa
famille qui ont apparement disparus et me répète inlassablement la mêmes chose.
Vers midi le bus nous
dépose tout les quatres à l'embarcadère, nous attendons
le nombre de gens suffisants pour pouvoir partir. La traversée
du Yarlung Tsangpo se fait avec d'autres touristes, une
française et ses deux filles de 8 et 11 ans, des japonais
et des moines. A notre arrivée sur l'autre rive deux camions
nous attendent nous prenons tous les deux le second le premier étant
plein, lorsque nous arrivons
face au monastère les autres sont déjà dans l'unique guesthouse
existante. Mais curieusement nous ne voyons personne. Une
fois dans notre chambre alors que cherchons les autres nous
croisons les deux petites françaises qui nous explique que
leur mère, Adi, Debora ainsi que les japonais sont tous
arrêtés dans une chambre. Nous espérons naïvement échapper
au contrôle se doutant tout de suite qu'il y a un problème
de permis mais déjà un civil avec une carte se présente
à nous comme étant du PSB. Deux soldats arrivent à ses côtés
et nous rejoignons les autres pour lesquels un sermon est
déjà en cours. Ils nous imposent de faire une lettre où
nous reconnaissons notre faute et une amende de 250 yuans
(environ 200 francs) sans quoi notre visa chinois est invalidé
et nous sommes expulsés de Chine. Bref nous nous exécutons
sans rien dire, alors que Debora était déjà en pleurs car
elle travaille de manière permanente en Chine, aussi dans
le cas ou les menaces étaient mises à exécution celà aurait
des incidences pour elle qui vont au delà d'un simple voyage
écourté, ...... Magré leurs
airs menaçants ils nous accorderons 24 heures qui
nous permettront une bonne randonnée dans les montagnes
entourant le monastère et plusieurs visites de celui-ci.
Le soir nous rentrons dans le monastère dont la porte
est restée entrouverte et un moine nous indique par
oû poursuivre notre visite. Le lendemain, ce même
moine s'assieds à notre table oû nous prenons
notre petit déjeuner, malheureusement notre conversation
sera interrompue par des militaires qui lui demandent de
ne pas rester dans le restaurant avec des touristes, il
nous fait comprendre que nous le retrouverons dans le monastère.
Après une heure de ballade dans le village de Samyé
autour du monastère, nous pénétrons
à nouveau dans celui-ci puis retrouvons les mêmes
moines, ceux-ci à ma mine un peu déconfie
voit tout de suite mes problèmes de digestion et
me propose une nourriture saine à base de légumes
et de pommes de terre à l'eau cuites à l'aide
d'une cocôte minute dans une chambre minuscule. Le
moine nous parle des divers problèmes qu'il rencontre
avec la politique chinoise, lorsque l'une de ses vielles
amis maintenant guide pour une agence de voyage lui rend
visite, nous mangerons tranquillement tous les quatres nos
pommes de terres l'écoutant parler de son aventure
après un premier départ en Inde à 15
ans puis son retour au Tibet après neuf ans d'exil.
Elle ne repartira pas comme elle l'avait prévu pour
éviter toutes représailles vis à vis
de sa famille. Son anglais et l'hindi appris en inde lui
permettrons rapidement de bien vivre, elle et sa famille
du tourisme. Alors qu'elle retourne rejoindre le groupe
qu'elle accompagne, il est temps pour nous de récupérer
nos sacs à l'hôtel oû d'ailleurs les
militaires attendent patiemment notre départ, l'heure
limite se rapprochant à grand pas, les japonais,
la française, Adi et Debora sont déjà
repartis en fin de matinée. Le camion nous dépose
au bord du Tsangpo où une barque est déjà
prêtre à partir avec des locaux et des moines.
Quarante minutes après sur l'autre rive nous patientons
tranquilement sur le côté de la route assis
sur nos sacs en compagnie d'une femme tibétaine et
son enfant attendant le bus pour Lhassa.
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Nam Tso
Nous quittons Lhassa
à six heures du matin en jeep avec les trois montagnards, randonneurs
avertis que sont Igor, Petra et Campbell. Nous prenons la Qinhaï
highway jusqu'à Damsung sur la route de Golmud que nous atteignons
sept heures plus tard, nous pénétrons dans un restaurant
tibétains où nous prenons tous, le plat unique, une
soupe avec des morceaux de fromage de yack et des pâtes (la
Thukpa), Igor donnera sa soupe à la femme mendiant dehors,
pourtant il s"apprête à ne manger que de la tsampa
pendant trois semaines, le temps d'effectuer son trek. Nous repartons
en direction du col de Lalung La quittons la route pour un chemin
de terre. Depuis plusieurs heures nous longeons une vallée
et sa rivière où de temps à autre des yacks
sauvages s'alimentent paisiblement ce qui nous indique une altitude
supèrieure à 4000 mètres, puis se sera des
cochons d'indes en quantité incroyables, des marmotes de
taille impressionnante et pour couronner le tout des mouflons, nous
arrivons au col de Lalung La à 5400m d'altitude marqué par des drapeaux
de prières. A partir de ce moment on peut distinguer des reflets
turquoises plus en avant de la route renvoyés par le lac
Nam-Tso (4718 m), deuxième lac salé du Tibet par sa taille après
Kokonor en Amdo, long de 70 km et 30 km au plus large. La traversé
du plateau entourant le lac se fera au rythme des enlisements successifs
dans une terre détrempée par les pluies d'orage éclatant
sur la montagne et la fonte des neiges. A chaque enlisement de nombreux
nomades et bergers arrivent de nul part, au début se sont
des silhouettes presque indescriptibles puis au fur et à
mesure de nos efforts pour sortir de là une foule bigarrée
de plus en plus nombreuse entoure la jeep. En fin de journée
nous déposons Igor et ses compagnons de voyage qui décident
de camper au pied des montagnes pour essayer d'avoir de l'eau potable.
Nous poursuivons vers le monastère Tashi Dor où nous
arrivons au soleil couchant. Après avoir visité le
monastère et la maison de pierre qui s'y ratache nous décidons
de poursuivre jusqu'à l'unique maison où cinq chambres
dortoirs sont disponibles, nous posons nos sacs dans l'une d'elles,
bien que spartiates la chambre donne directement dehors face au
Nyenchen Tanghla. Après un peu de repos nous allons vers
la pièce principale de la maison qui sert à la fois
de restaurant, cuisine et chambre à la famille propriétaire
des lieux, seule pièce organisée autour d'un poële
qui fonctionne constamment. Au moment où nous entrons le
père de famille est en train de faire un pansement à
son plus jeune fils qui apparement s'est coupé avec un verre
cassé, voyant son père ne pas s'en sortir avec le
pansement d'urgence et le peu de coton qu'il possède, le
gamin continu de saigner et perd constamment le chiffon déjà
noir de poussière qui lui sert de pansement. Aussi Emmanuelle
part cinq minute et revient avec l'imposante trousse de premiers
secours composée par ses soins avant chaque départ
en voyage. Le père pas mécontent de voir cette aide
précieuse arrivée avec une bande et des gazes flambant
neuf surveille d'un air rassuré les opérations assisté
ensuite par toute la famille frère, soeurs, la mère
et la tante. Au vue du pansement élaboré par Manue
toute la communauté paraît très satisfaite.
Nous commandons alors notre repas cuisiné par le père
et la mère surveille nos verres afin que nous soyons toujours
pourvus en thé, ce n'est plus le thé au beurre de
yack mais le thé noir d'Amdo provenant de Chine en briquettes.
L'eau est l'eau de pluie récupérée du toit
dans le contener dehors sur le côté de la maison. Après
notre repas royal le père refuse l'argent que nous lui devons
et malgré notre insistance nous fait comprendre par l'intèrmédiaire
de son fils le plus agé que c'est pour nous remercier d'avoir
soigner le petit dernier qui maintenant est reparti joué
dehors. Sur ce nous repartons dans notre chambre et à notre
grande surprise une katak a été posée juste
au dessus de la porte de notre chambre en guise de bienvenue, ce
soir nous dormirons certainement sous la protection des dieux.
Nous ponctuons nos
journées par de longues randonnées autour du Tashi
Dor Monastery, c'est en fait une grotte dans la montagne, on y trouve
un chörten et des manis (murs de pierres gravées ou peintes avec
des prières) ou plus au sud vers les montagnes du Nyenchen Tanglha
qui surplombent le lac à plus de 7000m, et sépare le lac de la vallée
où passe la Qinghai highway reliant Lhassa à Golmud. H. HARRER,
l'auteur du livre "sept ans d'aventure au Tibet" qui a servis de
scénario au film du même nom, est arrivé du Chang Tang par le nord
ouest et est passé au sud de la chaîne du Nyenchen Tanghla vers
Lhassa via le col de Goring sans doute l'un des cols les plus élevé
du monde à 5972m. Quant au Chang Tang plus au nord du lac ceux sont
des plaines de hautes altitudes avec le lac Kokonor décrit par Alexandra
David Neel dans une Parisienne à Lhassa.
Chensandup, le plus
grand fils désire apprendre un peu l'anglais aussi nous demande-t'il
de lui traduire certains mots, les plus usuels afin de mieux recevoir
les quelques touristes qui arrivent jusqu'à Nam-Tso alors
que nous utilisons le lonely planet pour s'aider à la traduction
la salle se remplis de d'hommes, de passage ou provenant du monastère
pour boire un thé, curieux de ce livre qui nous permet de
sortir, à leur grande surprise, quelques mots en tibétains.
Dans l'après
midi après une randonnée de quatres, cinq heures sans
avoir vu âme qui vive depuis que nous avons quitté
notre refuge, nous sommes assis face au lac regardant plein nord
lorsque tout d'un coup une dizaine d'hommes arrivent rapidement
vers nous en nous regardant fixement de loin, nous nous demandons
ce qui va nous arriver mais la seule chose qui les interesse est
notre appareil photo et le guide que l'un d'eux avait entrevu dans
la salle de restaurant où nous logeons. Avant de comprendre
ce qu'ils veulent l'un d'eux s'empare du livre, s'assied à
côté de nous avec tous les autres autour et regardent
les photos une à une, lorsqu'ils aperçoivent la photo
du Dalaï Lama ils se prosternent tous en joignant les mains,
notre lecteur assidu apose le livre sur son front un court instant.
Enfin l'un d'eux nous demande l'appareil photo et nous rassemble
tous pour faire une photo ce qui ravit Emmanuelle qui obtiendra
un beau souvenir de ce moment partagé avec les locaux de
Tashi Dor réalisant leur pèlerinage autour de leur
monastère.
Un soir nous retrouvons
Igor, Petra et Campbell qui nous invitent à leur tentes où
ils préparent un chocolat que nous partagerons avec les enfants
de nos proprétaires et ceux vivants au monastère,
leurs visages reflétent bien leur étonnement devant ce met sucré
c'est dans ces moments là que l'on se rend compte que tous les enfants
du monde se ressemblent se léchant les lèvres avec
un large sourire avec pour toile de fond la chaîne du Nyenchen
Tanghla et ses neiges éternelles. Igor et ses compagnons
se préparent pour dix-sept jours de randonnées au
travers de cette chaîne avec pour toute nourriture du lait
en poudre du chocolat et biensûr l'indispensable Tsampa met
énergétique à manger avec du thé. Ils
se doivent d'être entièrement autonomes durant ces
trois semaines. En effet en lisière du Chang Tang, nous sommes aux
portes du Tibet le plus sauvage et de l'une des régions les plus
isolée du monde. Les nomades se déplaçent à cheval (potoque entre
le cheval et le poney). les yourtes non loin desquelles paissent
des yacks sont parfois plantées au beau milieu de la plaine, des
troupeaux de brebis permettant à ces nomades de vivre en totale
autarcie. Ici ont a pu se reposer et trouver la quiétude cherchée
depuis le début du voyage. Sieste à midi face au lac qui fait miroir
et nous renvoie les montagnes du Nyenchen enneigées à l'envers.
L'eau du lac est légèrement salée presque bonne à boire. Manue prend
un bien de pied comme si l'on se trouvait en Bretagne. Le retour
sur Lhassa prévu le lendemain paraît très loin.
Diaporama festival
des Globes Trotters du 27NOV99
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